Rêveries

163 microgrammes

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163 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air, encore une soirée où l’on ne peut pas sortir. Enfin, on peut sortir, bien sûr, personne ne vous en empêche. Mais je ne préfère pas. Vous ne sentiriez pas la différence, à vrai dire. Et même ce caractère un peu poudreux de l’air suspendu sous les lampadaires, bien malin qui pourra dire si c’est à cause de la pollution, ou de l’humidité. Quoi qu’il en soit, me voilà encore enfermé chez moi, ce soir. Encore un soir. Oh je pourrais sortir, je l’ai déjà fait, passer de longues heures à marcher, sauter dans les grandes flaques de lumières étonnantes au détour des avenues immenses et des ruelles incroyables, pleines d’ombres amicales. Mais pas ce soir.

La nuit est calme, on entend à peine quelques bruits de la rue. Une voiture. Un vélo qui grince lentement. Puis rien. Une mobylette, qu’on entend approcher dans le lointain. Sa pétarade tremblante grandit, approche, puis s’éteint. De nouveau le silence, les lampadaires ennuyeux au-dessus de l’asphalte propre, déserté. C’est étrange d’habiter une ville si grande, et de s’y sentir si isolé. Une ville si grande, et si calme, si silencieuse en son cœur. Où sont-ils donc tous ?

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5 réflexions au sujet de « 163 microgrammes »

  1. « où sont ils donc tous » , c’est joli quand on est entouré de 23 millions de concitoyens (au sens restreint de ceux de la cité)… c’est en effet un peu étrange dans cette cité que j’ai un peu traversée, où j’ai dormi sans silence, avec le marteau piqueur sur le trottoir vers onze heures du soir à la sortie du restaurant, les pétard et fusées d’artifice en face de ma chambre, et l’incessante circulation…
    il y a peut être un match de foot ? ou un partie de cartes nationale ? ou peut être que la consigne du parti est de dormir ?…
    QML

    1. « Dormez braves gens… » Plus simplement, c’est la fin des vacances du nouvel an chinois, et je suppose qu’une partie des vacanciers, en visite annuelle au laojia, le village natale, n’est pas encore rentrée à la ville. Beaucoup de boutiques où les employés sont des « waidi », des gens de l’extérieur (en france on dirait des provinciaux), y compris mon coiffeur, sont encore fermées ces jours-ci. De mêmes beaucoup d’usines ne se remettrons à tourner que la semaine prochaine.

    1. Ah bon ? Ça doit être que mon article est vraiment très bien écrit alors, parce que objectivement cette atmosphère, même si photogénique, est plutôt irrespirable…

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